Cousu de fil...noir
Après avoir exploré, d'abord en 2007 la chute du firmament étoilé sur le sol de la galerie, puis en 2010 l'impact de la lumière solaire au solstice d'hiver sur les murs de la pièce, Christelle Montus entreprend aujourd'hui en 2012 d'habiller dans l'espace le pilier central.
L'œuvre éphémère réalisée dans la grande salle développe entre le plafond et le sol un voile de fils noirs dont la trame converge vers le pied du pilier. Depuis l'infini sidéral, cette toile symbolique semble focaliser sur le centre du monde l'innombrable multitude des rayons cosmiques. Ici encore, comme en 2007 et en 2010, le plongeon astral est le dénominateur commun entre la chute du ciel, l'impact du soleil et la focalisation spatiale de la fibre. Dans cette installation in situ, Christelle Montus est donc la couturière qui drape le pilier de sa toison céleste.
Du fil à la trame, de la chaîne à la toile, Christelle Montus fait courir la navette créatrice, dévidant ainsi sa canette artistique. Ses six huiles sur toile accrochées dans la petite salle, toutes des monochromies noires, ont en commun sa vision anagogique de l'entrelacement d'un tissage, où les fils de la trame et ceux de la chaîne dessinent un labyrinthe de réseaux enchevêtrés.